Totalement méconnue c’est la version 1764 du « Requiem » de Jean Gilles pour les obsèques ‘de Rameau qui nous est donnée à entendre par l’EJV en 2025.
C’est le recueillement et la sérénité qui ont guidé Jean Gilles dans la composition de son chefd’oeuvre . C’est un Requiem à l’accent méridional, baigné de lumière, rassurant, plein d’espérance, à la simplicité pastorale, une sorte de retour aux sources du premier baroque français. L’histoire de cette messe est curieuse. Commandée par la famille de deux conseillers au Parlement de Toulouse, puis refusée, celle-ci estimant que son exécution serait trop onéreuse… Vexé et furieux, Gilles déclara qu’elle ne serait chantée par personne et qu’il voulait « en avoir l’étrenne ». Il ne pouvait si bien dire… sa mort le surprit quelque temps après, et c’est son ami Campra qui la dirigea pour ses funérailles à TouIouse… et la fit connaître à Paris. Cette messe, véritable « tube » au XVIIIè siècle verra sa partition originale modifiée selon les circonstances. Ainsi, pour les obsèques de Rameau le 27 septembre 1764, Rebel et Francoeur y ajoutent des extraits de Castor et Pollux, et Dardanus et rendent ainsi hommage au grand Dijonnais..
Cette reconstitution réussit la difficile combinaison entre gravité, solennité (ô combien !) et la sérénité de l’oeuvre originelle. C’est somptueux. On ne pouvait rendre plus bel hommage à Jean Gilles et à Rameau.